
Aine O'DONNELL
Management – Transformations – Talents
Spécialiste des pratiques managériales et du développement des managers, notamment dans le contexte de transformations. Accompagne les entreprises dans la conception et mise en œuvre de dispositifs de développement managérial. Auteur et co-auteur de plusieurs publications sur le sujet du management dont la plus récente : « De la crise de l’autorité à l’autorité en temps de crise », septembre 2020. Enseignante à Sciences-Po formation continue de 2009 à 2014 et à Paris-Dauphine en 2018.
Quoi de neuf
Engagement 2022 : la qualité relationnelle au cœur
La qualité relationnelle, facteur déterminant pour l’engagement en temps de crise
En effet, les entreprises témoins se rejoignent sur le fait que c’est la qualité relationnelle entre les managers et les collaborateurs qui s’est avérée déterminante depuis deux ans et cela à différents niveaux. Tout d’abord via une communication rapprochée, régulière et transparente de la Direction qui a permis de rassurer les collaborateurs et de donner du sens. Cela a été particulièrement important là où l’activité a été fortement réduite comme par exemple chez Safran Aircraft Engines. Ensuite, le contact régulier et surtout individualisé du manager de proximité a également fortement contribué à entretenir le bien-être et l’implication des collaborateurs en tenant compte des réalités de leurs situations particulières.Retour sur différentes démarches initiées par Orange
Orange a initié depuis 5 ans un certain nombre de démarches qui ont porté leurs fruits au moment de la crise, permettant ainsi aux managers de relever au mieux le défi de la proximité relationnelle avec leurs équipes. C’est le cas de la démarche lancée en 2017 visant à renforcer la qualité relationnelle au sein de l’entreprise dans un esprit de symétrie des attentions ; l’entreprise se doit d’assurer la même qualité de relations avec les collaborateurs que celles qu’elle attend d’eux dans leurs interactions avec les clients. C’est également celle induite par une réorganisation régionale début 2019 qui a engendré une augmentation des situations de management à distance. Les managers concernés ont alors été accompagnés pour savoir relever les défis de cette nouvelle forme de management, parmi lesquels l’entretien du lien. Enfin, c’est le cas du travail effectué par les équipes d’Orange pour développer une culture de feedback (feedback de félicitation, de développement, relationnel…).
Aujourd’hui, une vigilance accrue concernant la charge de travail et cognitive des managers
Comme dans un grand nombre d’entreprises, les managers d'une de nos entreprises témoins ont été très présents aux côtés de leurs équipes. Ceci a eu pour effet de renforcer encore davantage le niveau d’engagement, déjà élevé, des collaborateurs. Un résultat qui reflète l’investissement et l’effort important fournis par ces derniers. En découle un point de vigilance pour toutes les entreprises : il s’agit de veiller au bien-être des managers eux-mêmes qui ont beaucoup donné ces derniers mois en étant très présents auprès de leurs équipes, avec un management bien plus chronophage qu’habituellement. Ainsi, certains peuvent potentiellement être en risque d’épuisement. Cette vigilance à l’égard de la charge de travail, mais également cognitive, des managers s’intègre dans un enjeu plus global de régulation de la charge de travail de l’ensemble des collaborateurs au moment où les entreprises renouent avec la croissance. Comme en témoigne Safran Aircraft Engines, la crise a amené à prioriser les activités et les projets avec pour effet un report d’activités dans le temps. L’enjeu aujourd’hui est de développer la capacité à renoncer pour mieux équilibrer la charge. Chez Orange une démarche de simplification commence déjà à porter ses fruits avec l’abandon de certains projets. Il semble, au regard de nos échanges, que nous ne soyons qu’au début de ce chantier qui nécessite d’aborder le sujet de la charge de travail de manière systémique en travaillant au niveau individuel comme au niveau collectif.Le travail hybride accentue l’importance de la qualité des relations interindividuelles et collectives
En cette année 2022, la transition vers le travail en mode hybride pérenne représente un enjeu d’engagement à de multiples égards. Dans l’immédiat il s’agit d’être vigilant par rapport aux risques de désengagement générés par le mode hybride dégradé qui reste le quotidien de beaucoup de salariés. Les contraintes sanitaires obligent certains qui ne le choisiraient pas volontairement à continuer à télétravailler. Par ailleurs, le présentiel est rendu moins attractif du fait de nombreuses contraintes (obligation de porter le masque, inadaptation des bureaux aux nouveaux besoins – jauge, équipement technique, etc.). Tout ceci peut nuire à la qualité des échanges entre collègues ainsi qu’au confort des individus. A ce titre, certaines entreprises s’appuient sur leurs baromètres internes pour identifier les irritants (notamment à travers l’analyse des verbatims) et apporter des réponses là où c’est possible afin d’aider les collaborateurs à retrouver le goût du présentiel. A moyen-terme (mais en commençant tout de suite pour donner des perspectives), il s’agit de créer les conditions pour optimiser le fonctionnement en mode hybride pérenne en travaillant sur plusieurs registres. Le volet organisationnel et notamment sur le plan collectif : permettre à chaque équipe de définir les articulations entre présentiel et distanciel, les modalités de communication, les règles de bien vivre ensemble en mode hybride… qui permettront de concilier au mieux les besoins individuels et collectifs dans un esprit de responsabilité partagée. C’est par la co-construction des réponses à ces questions avec les collaborateurs que l’on pourra créer les conditions d’une adhésion et d’une mise en œuvre effective. Le volet immobilier - les espaces de travail : comment les adapter aux nouveaux usages qui émergeront progressivement des expérimentations sur le volet organisationnel ? Le volet managérial - d’une part, il s’agit de ne pas perdre les avancées de la crise et de continuer à développer et ancrer les capacités relationnelles des managers qui ne sont pas nécessairement acquises partout. Par exemple, Safran Aircraft Engines a mis en place en 2021 des ateliers de partage de bonnes pratiques entre managers pour développer les compétences à manager en mode hybride. Ces ateliers vont se poursuivre en 2022 avec des focus sur le feedback à distance ou la cohésion d’équipe. Par ailleurs, de nouveaux outils de sensibilisation par le théâtre vont être testés pour accompagner les managers sur l’utilisation de l’écoute active et de la communication non violente, pour développer des relations de confiance au sein des équipes. D’autre part, l’intérêt de co-construire l’organisation hybride avec l’équipe met en lumière une autre compétence essentielle du manager d’aujourd’hui et de demain. Celle de facilitateur, animateur de l’intelligence collective. Au sein d'une de nos entreprises témoins, des méthodes d’intelligence collective ont été développées dans le cadre du projet de transformation lancé il y a quelques années, embarquant salariés et managers. L’enjeu est de diffuser plus largement et d’ancrer ces pratiques de manière durable. Comme le souligne l’un de nos témoins, "la transformation culturelle est un cheminement de long cours qu’il faut accompagner dans la durée pour assurer des évolutions pérennes". Par ailleurs, si les managers ont su mobiliser les postures de leader et de coach pendant la crise, la nécessité d’adopter une posture d’animateur - facilitateur émerge notamment avec la pérennisation du mode de travail hybride. Orange pour sa part a lancé un nouveau programme "Manager autrement" en lien avec son accord intergénérationnel. Il s’agit de permettre à chacun d’être acteur de son travail en associant davantage les collaborateurs aux sujets et décisions qui les concernent. Cela nécessite d’évoluer d’un management centré sur l’activité à un management qui se préoccupe également du travail, qui développe la co-construction, la coopération, le co-développement voire la co-décision. Un outil d’atelier diagnostic permet à l’équipe de se poser, de s’exprimer librement, de requestionner l’organisation et de faire des choix. Les managers sont accompagnés pour développer les postures et pratiques adaptées. Plus largement, l’entreprise forme collaborateurs et managers volontaires aux méthodes d’animation et d’intelligence collective. Parmi eux certains managers prennent en charge l’animation de communautés apprenantes transverses. Ces dernières ont pour but de faciliter l’identification et la co-construction de pratiques engageantes et d’animer leur partage et diffusion largement dans l’entreprise.Permettre la prise de conscience du rôle de chacun dans la réussite collective chez Safran Aircraft Engines
Avant la crise, le groupe Safran avait déjà initié des démarches de communication et d’accompagnement des managers par la formation et l’intelligence collective pour partager le sens, la stratégie et permettre à chacun d’identifier sa contribution à l’atteinte des objectifs globaux.
Pendant la crise, ce travail s’est renforcé, au travers d’une communication directe et transparente avec les équipes dirigeantes. Afin de poursuivre les travaux initiés sur la question du sens et pour accompagner les managers et leurs équipes dans la prise de conscience de l’articulation entre l’individuel et le collectif, Safran Aircraft Engines est en train de mettre en place et de tester une expérience d’apprentissage immersive. Ce nouveau dispositif de formation qui s’appuie sur la réalisation d’une mission tactique à risques par simulateur et réplique d’une salle de commandement, permet de mettre en lumière le rôle particulier de chacun dans la réussite collective.
Les entreprises témoins s’accordent toutes sur l’intérêt de favoriser l’échange de pratiques, notamment pour les managers eux-mêmes. Cependant elles reconnaissent la limite que représentent la disponibilité et la "bande passante" des managers dans une période chargée en transformations de différentes natures.2022, année de refondation des conditions de l’engagement
En conclusion, la crise a accéléré un mouvement déjà enclenché dans un grand nombre d’entreprises autour de l’évolution des manières de travailler et de manager qui constituent la pierre angulaire de l’engagement des collaborateurs pour les années à venir. Au cœur de cette nouvelle donne, se trouve la qualité des relations entre managers et managés sur les plans inter-individuels et collectifs, mais également entre collègues pour concilier efficacité du fonctionnement et qualité de vie au travail pour tous. Le chemin est encore long. 2022 se présente comme une année clé pour capitaliser sur les apprentissages de la période, renforcer la dynamique et ancrer les pratiques.Manager en mode hybride : les clés pour réussir
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Quelles évolutions des pratiques managériales après un an de crise sanitaire ?
Quelles sont les clés de la transformation managériale ?
- Quelles sont les clés pour réussir une transformation managériale ?
- Quels leviers mobiliser pour embarquer les managers ?
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Accélérer le développement managérial : leçons de la crise
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L’entretien annuel, tendances et leçons du confinement
De l’évaluation de la performance au soutien à la performance
Force est de constater que malgré le flot de critiques, l’entretien annuel d’évaluation n’a pas disparu dans la grande majorité des entreprises, ne serait-ce que pour appuyer les décisions de rémunération individuelle encore largement gérées sur un cycle annuel. En revanche, pour certaines entreprises, le processus dans lequel s’inscrit cet entretien annuel évolue effectivement, dans l’esprit et dans les modalités. De manière générale, on peut caractériser cette tendance comme le passage d’un processus centré sur l’évaluation d’une contribution (le jugement), sanctionnée par la rémunération, à un processus d’accompagnement du collaborateur pour créer les conditions de sa performance (dont l’épanouissement au travail et le développement professionnel). Cela n’exclut pas l’évaluation à un moment donné, mais cela prend mieux en compte les besoins de l’individu ainsi que la diversité et la dimension évolutive des situations de travail. Dans cet esprit, des entreprises font évoluer leurs pratiques, plus ou moins en profondeur, en s’appuyant sur un ou plusieurs des quatre leviers que nous détaillons ci-après.1. Fréquence et nature des échanges manager-managé
Si l’entretien annuel est identifié comme un dispositif RH, il n’est en réalité qu’un jalon dans un processus managérial qui accompagne le travail du collaborateur au quotidien. Selon les entreprises, leur culture managériale, les métiers, les profils et la formation des managers, ce processus a jusqu’alors été plus ou moins formalisé et outillé au-delà de l’entretien annuel lui-même. Aujourd’hui, on reconnaît que l’implication dans le travail des collaborateurs et leur contribution effective au projet de l’entreprise requièrent un soutien régulier de leur manager. Il ne s’agit pas uniquement d’un suivi pour constater les réalisations, mais d’un accompagnement pour aider chaque collaborateur à exploiter au mieux ses capacités, en développer de nouvelles, trouver des solutions lui-même… et ainsi être motivé et engagé dans son travail. C’est un management par la confiance et par la responsabilisation plus que par le « command and control ». Ainsi, des entreprises encouragent des échanges plus fréquents entre managers et managés, à un rythme imposé dans certains cas, libre dans d’autres. Certaines exigent un entretien trimestriel (Microsoft, Bayer…), d’autres préconisent des points réguliers en laissant chaque métier, voire chaque couple manager-managé, établir le rythme qui lui convient (Air France). Par ailleurs, la nature de ces échanges évolue, là encore avec plus ou moins de formalisme, selon l’entreprise. Steelcase identifie quatre types d’entretiens manager-managé (à réaliser selon le besoin et à la demande soit du manager, soit du managé) : « partenariat » lors duquel on pose les attentes réciproques de la relation et la manière de travailler ensemble ; « clarifier » qui sert à fixer le cadre ensemble, c’est-à-dire s’accorder sur les objectifs ; « coacher » qui vise à suivre et à accompagner le collaborateur pour l’aider à être performant ; enfin, l’entretien « revue » permet d’évaluer les contributions. Trois de ces entretiens sont tournés vers l’avenir et l’accompagnement, et un seulement est tourné vers le passé et le « jugement » de la performance… Dans tous les cas, on encourage les managers à donner plus souvent des retours constructifs aux collaborateurs, voire à en demander.2. Nature et modalités de la fixation des objectifs
Sans être totalement généralisée, la tendance est à une fixation plus dynamique et évolutive des objectifs. Plutôt que sur un rythme annuel imposé à tous, les objectifs peuvent évoluer au fil de l’année, selon les contextes et les besoins de l’activité. Les points réguliers manager-managé évoqués ci-dessus facilitent de tels ajustements. Le principe d’un accord manager-managé reste de mise. Il ne s’agit pas d’imposer des objectifs sans discussion mais de les coconstruire en s’accordant sur les conditions de leur réalisation. Certaines entreprises (Bayer, Air-France) encouragent par ailleurs la fixation d’objectifs collectifs au niveau des équipes. Il s’agit de reconnaître (selon les métiers, la nature des activités) que la performance peut reposer autant sur la coopération entre collaborateurs que sur la somme des performances individuelles. D’autres entreprises identifient des axes de progrès pour tous, qu’il s’agit de suivre toute l’année, notamment en matière de compétences comportementales. Par exemple Microsoft attend de l’ensemble de ses collaborateurs des comportements collaboratifs. Ce point est abordé systématiquement lors de chacun des entretiens trimestriels manager-managé. Il s’agit de discuter de la manière dont le salarié fait appel aux autres, répond aux demandes de ses collègues, participe à des groupes de travail, etc. Une dernière pratique qui se développe plus aux Etats-Unis, et notamment dans les entreprises du secteur des nouvelles technologies, consiste à inciter les collaborateurs à partager leurs objectifs avec leurs collègues. Cette transparence vise à améliorer la compréhension des enjeux et contraintes des autres, mais également à identifier des collègues travaillant sur des sujets proches et avec lesquels on peut échanger. Il s’agit de contribuer à casser les silos organisationnels. En France, Air France a ouvert cette possibilité aux collaborateurs dans son nouveau dispositif. C’est sur la base du volontariat qu’un collaborateur peut ainsi rendre un ou plusieurs de ses objectifs « publics ».3. Modalités d’évaluation
Dans de nombreux cas, l’évaluation « formelle » des objectifs reste sur un rythme annuel, même si les points intermédiaires sont plus fréquents. En revanche, les entreprises les plus novatrices en la matière développent une véritable évaluation au fil de l’eau, l’évaluation formelle de chaque objectif étant réalisée au moment où l’objectif arrive à échéance. C’est le cas de GE, ou encore d’Air France où l’application sur laquelle s’appuie le processus de management de la performance avertit le manager et le collaborateur de l’arrivée à échéance d’un objectif afin qu’ils s’organisent pour en faire l’évaluation dans un délai donné. Cette approche peut être vue comme contraignante certes, mais elle a le grand avantage de faire en sorte que l’entretien annuel, quand il arrive, n’apporte pas de surprises. L’évaluation des objectifs est déjà connue pour l’essentiel. Ainsi, l’entretien peut être un moment de prise de hauteur, de reconnaissance et d’échange plus qualitatif sur la performance du collaborateur. Autre tendance, la possibilité d’ouvrir l’évaluation à d’autres que le seul supérieur hiérarchique. Si ce dernier reste le principal évaluateur, d’autres peuvent être sollicités de différentes manières en fonction des entreprises. Il s’agit de reconnaître la complexité croissante des organisations et le fait que le supérieur hiérarchique n’est pas toujours le mieux placé pour évaluer l’ensemble du travail du collaborateur. Chez Microsoft, un collaborateur peut proposer la prise en compte de l’évaluation de certains objectifs par un pair. C’est le manager qui valide une telle proposition du collaborateur. Chez Bayer, il peut s’agir d’un autre manager ou du responsable d’un projet auquel contribue le collaborateur. Enfin, chez Accenture, comme chez Air France, il est possible de solliciter des évaluateurs complémentaires pour chaque objectif. Si le supérieur hiérarchique valide la proposition, elle est soumise à la personne identifiée. Celle-ci peut accepter ou non de réaliser cette évaluation. Elle doit motiver sa réponse en cas de refus.4. Responsabilisation du collaborateur
Attendre du collaborateur la préparation de son entretien annuel est une pratique bien installée dans de nombreuses entreprises. Le dernier levier mobilisé dans les évolutions récentes vise à aller encore plus loin pour faire du collaborateur un véritable acteur de sa propre performance et de son développement. Nous l’avons vu à travers les points déjà évoqués : il est amené à coconstruire ses objectifs et priorités avec son manager, à solliciter des rencontres avec son manager tout au long de l’année, à proposer d’autres évaluateurs. En allant plus loin, certaines entreprises mettent en place des dispositifs (applications) permettant à tout le monde de solliciter et de donner du feedback. Ceci dans une visée de développement (des compétences et amélioration continue de la performance) et non pas d’évaluation. Pour cette raison, chez ADEO ou Bayer par exemple, ce feedback est « la propriété » du collaborateur. Les retours le concernant ne sont consultables que par le seul salarié dans son espace personnel. Il peut les partager avec son manager, s’il le souhaite, mais cela relève bien de son choix. Ce type de pratique, d’origine américaine, a du mal à « prendre » dans certains pays, dont la France. Selon ce DRH d’une entreprise américaine avec des sites en France : Notre système de feedback de pair-à-pair, marche un peu aux Etats-Unis mais pas en France. Ici on ne formalisera jamais un feedback négatif, et ne donner que du positif semblerait un peu bateau, donc on ne le fait pas. C’est encore pire en Asie… Par ailleurs, autant les salariés vont solliciter du feedback à leur manager, autant ils osent peu / pas encore lui en donner.Défis liés à ces évolutions et leçons du confinement
La crise sanitaire a totalement bousculé la feuille de route de nombreuses entreprises, tant les modalités de travail et la capacité à réaliser l’activité ont été perturbées. Ce bouleversement massif tendrait à donner raison aux entreprises ayant mis en œuvre, avant la crise, un processus de management continu de la performance, dans le sens évoqué ci-dessus. Le fait que les managers et collaborateurs soient habitués et équipés pour faire le point et ajuster régulièrement les attendus semble être un réel avantage aujourd’hui. Par ailleurs, cette approche du management de la performance repose sur des postures nouvelles pour beaucoup de managers (soutien et accompagnement vs directive ou injonction), comme pour certains salariés (autonomie, responsabilité et force de proposition vs tout attendre de son manager). Or, ce sont les postures qui ont été reconnues comme les plus productives dans le cadre du travail à distance. Le manager, n’ayant pas les moyens de contrôler directement le travail de son collaborateur, ne peut que lui faire confiance, jouer sur la responsabilisation et se mettre en position de soutien. Le salarié doit être autonome pour travailler sans appui permanent à sa disposition. Y compris pour les entreprises ayant entamé une évolution de leur management de la performance en amont de la crise, de tels changements de posture ne se décrètent pas et peuvent nécessiter beaucoup de temps avant de devenir la norme. Ils passent par la déconstruction de croyances, parfois très ancrées de part et d’autre, concernant l’autonomie, la confiance, le droit à l’erreur… Or, la crise a précipité collaborateurs et managers dans des situations inédites où ces croyances ont pu être réinterrogées. Combien de managers ont-ils découvert un degré d’autonomie insoupçonné chez leurs collaborateurs ? Combien de collaborateurs habitués à tout attendre de leur manager se sont-ils surpris à se débrouiller seuls pour trouver des solutions avec succès ? Dans combien de cas les collaborateurs ont-ils pu se motiver par eux-mêmes et s’engager pleinement dans leur travail, sans avoir leur manager à proximité, mais à condition que ce dernier se positionne en soutien ? Rappelons enfin que la crise a permis de mettre en exergue d’autres formes de performance[1] que la seule performance « dans la tâche » au regard des objectifs de production. Des entreprises témoignent de collaborateurs ayant démontré des capacités d’adaptation inattendues ainsi que la mobilisation de compétences adaptées au contexte (prise d’initiative, coopération…). On trouve ici notamment les compétences comportementales (ou soft skills) identifiées aujourd’hui comme facteurs-clés de la performance des entreprises dans un environnement incertain et évolutif. Ainsi la crise pourrait-elle être un facteur d’accélération de l’évolution des mentalités, d’une part, et, d’autre part, de mise en lumière des facteurs de performance qu’il s’agit désormais de reconnaître et de favoriser dans l’évaluation des collaborateurs. Cela, à condition cependant, de faire un effort de capitalisation des enseignements et apprentissages de la période, de valoriser les réalisations et d’agir pour ancrer les nouvelles pratiques. Sinon il est fort à parier que le naturel revienne au galop et que les avancées potentielles soient perdues, sous la pression de l’impératif de performance à court terme. Pour les entreprises qui n’auraient pas encore revisité leur philosophie et leur approche du management de la performance, tel que nous l’avons décrit dans la première partie de cet article, les enseignements de la période de crise sanitaire pourraient être utilisés comme arguments pour décider de lancer la démarche. [1] « Penser la performance dans la crise », Quoi de neuf, E&P, 2 juin 2020. https://epgroupe.com/actualites/penser-la-performance-dans-la-crise/Penser la performance dans la crise
Aborder la question de la performance au temps du confinement
La performance au travail a fait l’objet de beaucoup de travaux de recherches dans les domaines de la gestion, de la santé au travail et de la psychologie de l'organisation. L’intérêt pour le sujet perdure au regard des mutations des organisations, de l’évolution de la notion même de travail et des révisions des outils d’évaluation. La crise que nous traversons vient ici aussi bouleverser quelques certitudes. Les différentes dimensions de la performance au travail reprise par Linda Koopmans et ses coauteurs[1] leur a permis d’identifier des indicateurs de performance au travail qui offrent la possibilité de penser une vision élargie de la performance. Ils distinguent en effet trois grandes dimensions : la performance dans la tâche, la performance adaptative et la performance contextuelle. Nous vous proposons de découvrir comment ces dimensions se sont manifestées en période de confinement à travers les témoignages de dirigeants, managers et directions des ressources humaines.La réponse à la crise et la réorganisation de l’activité, premières manifestations de la performance dans la tâche
La performance dans la tâche en tant qu’accomplissement des devoirs et des responsabilités associés à un travail donné contribue au fonctionnement efficace de l’organisation. Elle relève du travail prescrit et de la capacité de l’individu à réaliser les tâches qui lui sont assignées. Chez certains de nos témoins, la crise a permis de révéler la capacité de l’organisation et des collaborateurs à « faire face » et à assurer les fonctionnements en vigueur : « Il a fallu une bonne semaine pour que chacun trouve ses marques, que les équipes S.I. puissent faire le nécessaire en termes d’outils, pour que tous ceux qui le pouvaient puissent télétravailler… surtout pour que les activités ne s’arrêtent pas » reconnaît cette RRH d’un grand groupe de service dont la majorité des effectifs a été mise au télétravail. « Beaucoup de temps a été consacré à la gestion de l’arrêt, à la gestion du chômage partiel, de la trésorerie et des bénévoles (âgés, stressés…) qu’il a fallu rassurer. Cette dimension a été assez chronophage. A partir du 10 avril, on s’est lancé dans la préparation de la réouverture le 11 mai. Encore plein de questions en suspens. Donc pas de routine » explique ce secrétaire général d’une grosse fédération sportive.Les contraintes externes, sources de performance adaptative
La performance adaptative se définit comme l’aptitude individuelle qui permet de modifier ses comportements pour s’adapter à une situation ou à un environnement nouveau. Elle se traduit notamment par la capacité à adapter les objectifs et à trouver des solutions innovantes. Le recentrage des activités, vecteur de performance Pour le responsable de cette unité de maintenance d’une entreprise de transport, la crise a permis d’améliorer la performance. « La performance a sans doute été améliorée par des éléments de contexte : adaptation des horaires de travail mais aussi une activité réduite qui a permis aux salariés de concentrer leur travail avec une charge moins importante. » Le témoignage d’une responsable des opérations d’un site de production de biens de consommation va également dans ce sens : « au global, la performance est restée à un très bon niveau. Cela s’explique d’abord au niveau national par une rationalisation du portefeuille d’activités, plus concentré, avec une gamme réduite et un travail sur beaucoup moins de produits. (…) Tous les projets d’amélioration continue ont été interrompus pour se concentrer sur ce qui était strictement nécessaire. » Des collaborateurs plus engagés « Dans un contexte contraint, les salariés ont été plus imaginatifs et performants, ce qui a conduit à moins de rupture de pièces que dans un contexte normal. La situation de crise a finalement été un vecteur de performance pour l’unité » poursuit ce responsable d’unité de maintenance. Cette RRH d’une grande entreprise de traitement des eaux salue l’adaptabilité de salariés empêchés : « Par exemple, certains salariés ont élargi leurs plages horaires à la maison sur des temps longs pour gérer la famille en même temps ; d’autres ont recouru au système D avec du matériel déficient et des problèmes de connexion. » « Nous avons été contraints de faire plein de choses nouvelles en un temps record ! Quand c’est vital tout le monde se met en place rapidement et les solutions sont trouvées. » reconnaît cette DRH du secteur bancaire. Ce responsable RH au sein d’une entreprise publique va dans le même sens : « Il s’agira de capitaliser sur ce qui a été fait pour mettre en place en un temps record une nouvelle organisation du travail. »La remise en cause de ses pratiques, manifestation de la performance contextuelle
La performance contextuelle représente l’ensemble des comportements, non nécessairement liés à la tâche et non indiqués à l’avance, visant à favoriser l’exécution du travail tels que l’esprit d’initiative, la proactivité ou la coopération. L’autonomie éprouvée « Il y a plus de bilatérales et de réunions d’équipe qu’avant pour parler des livrables. Des managers très dans le contrôle ont dû relâcher. Et cette plus grande autonomie a été appréciée par les collaborateurs, une des raisons des feedbacks positifs de la période. », selon cette RRH en charge du développement de dirigeants. Une occasion de réinventer la performance des managers « Pour les télétravailleurs, cela a permis de faire tomber les a priori des managers : les personnes ont aussi bien travaillé en télétravail que sur site. Même chose, les gens qui étaient motivés le sont restés. Le management a mis en place des rituels de points hebdomadaires en visio-conférence pour faire un état des lieux de la situation et des activités de chacun. » « Pour éviter que des personnes se retrouvent isolées, on a également conseillé aux managers d’approcher leurs collaborateurs avec "On va travailler ton PDI˝ (Plan D’accompagnement Individuel) en les assurant qu’on était en soutien pour répondre à leurs questions sur l’accompagnement personnel. En définitive, pour certains, la période aura permis d’améliorer leur performance de managers » explique cette RRH en charge du développement des cadres stratégiques et dirigeants qui poursuit : « Le télétravail incite à moins de contrôle et plus de bienveillance chez les managers. Quand les gens posent la question ˝Comment tu vas ?˝ C’est plus authentique qu’avant : ils s’enquièrent vraiment du bien-être, de la santé, du confort de leurs collaborateurs. » La typologie que nous venons d’utiliser permet de distinguer différentes dimensions de la performance. Le modèle, bien que conçu en dehors du contexte que nous vivons, est encore robuste comme on vient de le voir. Cependant les témoignages que nous avons recueillis font apparaître une dimension qui semble lui échapper.La solidarité, ou la performance de crise
Les situations exceptionnelles de crise ou de désastre naturel sont connues pour favoriser des comportements inédits de solidarité, explorés notamment par les anthropologues[2]. C’est dans ces termes que les témoins interrogés ont parlé pour désigner une quatrième dimension de la performance engendrée par la crise. Le soutien des managers sur le terrain a permis de renforcer la dimension collective de l’activité « La valorisation du travail est d’abord passée par une présence des cadres sur le terrain, pour donner un coup de main et participer activement à la production. Cela a permis des échanges qui ont été très appréciés par les salariés » témoigne ce responsable de maintenance. Le soutien sur le terrain a conduit à renforcer la performance globale de l’organisation « Au niveau global, il s’est produit un vrai élan de solidarité dans le personnel. Par exemple, les travailleurs sociaux de l’entreprise ont été épaulés par des collègues. Ce fut un élan de solidarité beau à voir. Notre ADN de base est bien imprégné chez les collaborateurs. C’est bien aussi de voir les choses positives » reconnaît la DRH d’une entreprise de logement social. « La solidarité a été notable au sein du Groupe. Une plateforme dédiée au mécénat de compétences a été mise en place par le S.I. Par exemple énorme élan de solidarité en réponse aux appels lancés pour aider à gérer les flux aux moments des versements des prestations sociales », salue ce RRH. « La solidarité entre collaborateurs a existé. Des personnes qui se sont retrouvées sans activité du jour au lendemain (ex. dans la communication événementielle) ont fait partie de task forces pour mettre en place les PGE (prêts garantis par l’Etat) pour les entreprises, accompagner le nomadisme (téléphonie, équipement ordinateurs, transfert de compétences), créer une plateforme téléphonique pour accompagner les clients… Beaucoup se sont portés volontaires pour remplir ces missions. » explique la DRH d’une caisse régionale d’un groupe bancaire.Comment alors reconnaître la performance sur la période en cours?
Entre des salariés sur-sollicités et sur-engagés, d’autres se trouvant involontairement en sous-activité, voire arrêtés, entre des salariés poursuivant leur activité dans des conditions presque normales et ceux travaillant dans des conditions nouvelles voire dégradées, comment valoriser et reconnaître la performance individuelle sur la période, de manière équitable ? Les témoins rencontrés précisent que, si l’actualité est encore dans la gestion de la reprise progressive de l’activité, la question de la reconnaissance de la performance se posera rapidement et ce, afin d’identifier de manière formelle ou informelle la contribution individuelle et collective des salariés. L’enjeu est important, car l’engagement des collaborateurs sera un levier incontournable, dans bien des cas, pour remettre la machine en marche. Selon nous, répondre à cette question nécessitera d’abord de prendre en compte les différentes situations vécues par les collaborateurs :- pour les collaborateurs en arrêt, en sous-activité ou travaillant à distance en mode dégradé (pour des raisons techniques, de proximité familiale…), les attentes devront sans doute être revues à la baisse en fonction des contraintes pesant sur la réalisation de l’activité. Il conviendra peut-être de neutraliser l’évaluation pour la période du confinement afin de ne pas les dévaloriser parce qu’ils n’auront pu atteindre des objectifs inatteignables en raison du contexte. Ainsi ils ne seront évalués que sur les semaines travaillées en conditions normales au cours de l’année ;
- pour les collaborateurs ayant été particulièrement sollicités et/ou ayant assuré la continuité de l’activité en travaillant malgré le risque sanitaire (transports publics, proximité avec les clients, etc.), il s’agira de reconnaître la contribution de manière homogène. La reconnaissance peut être monétaire (une prime exceptionnelle) ou prendre d’autres formes (des jours de RTT, des congés, etc.). D’ailleurs, on peut faire l’hypothèse que les décisions de l’entreprise concernant les congés de cet été seront particulièrement sensibles pour les salariés sur-sollicités en permanence depuis le début de la crise. Ce qui n’empêche pas une évaluation individuelle pour le reste de l’année sur les bases habituelles ;
- enfin, pour des salariés ayant pu poursuivre leur activité dans des conditions quasi-normales (exemple des équipes qui fonctionnaient déjà à distance pour l’essentiel et dont le contexte familial n’a pas altéré les conditions de travail habituelles), le rôle d’accompagnement et de soutien des managers conservera tout son sens. A eux de faire en sorte que chacun des salariés atteigne le niveau de performance attendu pour cette période de crise sachant qu’il pourra être évalué sur l’intégralité de l’année en prenant en compte l’éventuelle adaptation des objectifs.
Prévenir les conflits dans le contexte du tout digital
Un mode de fonctionnement plus propice aux tensions
L’ample littérature sur les équipes virtuelles témoigne du fait que ce mode de fonctionnement est plus propice aux tensions et aux conflits que la proximité physique[1]. Parce qu’elle ne permet pas de saisir toutes les subtilités non verbales de la communication en face-à-face, et que le contrôle social ressenti est plus lâche, la communication à distance (et notamment la communication écrite) favorise des incompréhensions et la sur-réaction à des propos mal-interprétés, avec le risque de transformer des divergences (liées à l’activité) en conflit « personnel ». Par ailleurs, le fonctionnement à distance offrirait moins d’occasions de feedback informel. Cette situation est exacerbée dans des équipes « purement virtuelles », de par la moindre connaissance interpersonnelle, affectant la confiance entre les gens ainsi que la cohésion du groupe. En-dehors de la communication, la nature des conflits dans les équipes virtuelles rejoint celle des autres équipes[2], c’est-à-dire des tensions autour des tâches (manque de clarté concernant les rôles ou les attendus, interdépendance, manque de ressources), des processus (qui fait quoi, comment il faut faire) ou de nature interpersonnelle (tensions affectives ou émotionnelles résultant de divergences d’attitudes, de comportements, de valeurs ou de style de communication). On peut faire l’hypothèse que ces différents types de tensions pré-existantes dans une équipe seront amplifiées par le contexte très singulier que nous vivons. A ce titre, il nous semble important d’inciter les managers à être particulièrement vigilant en ce moment à la régulation de la charge du travail ainsi que son suivi.Un point de vigilance particulier dans le contexte du confinement
La régulation de la charge de travail peut être une source de tension significative entre managers et managés si elle n’intègre pas les éléments du contexte tout à fait inédit que nous traversons. Les situations personnelles et familiales diverses peuvent rendre le travail à plein temps difficile, voire impossible pour certains salariés. Quel niveau d’exigence pratiquer dans ces cas, et notamment quand l’entreprise maintient les salaires de tous pour la durée du confinement ? Certains managers peuvent être tentés de « charger la barque » (en compensant une baisse d’activité avec d’autres tâches de différentes natures, comme la capitalisation ou la formation) pour occuper les salariés pour le temps payé (considérant qu’une heure rémunérée est une heure due à l’entreprise). D’autres jouent sur la confiance et la responsabilisation en s’accordant avec chaque collaborateur sur le nombre d’heures qu’il/elle peut travailler, comme témoigne ce manager : « J’ai parmi mes collaborateurs des mères de famille qui sont particulièrement sous tension dans la situation actuelle. Je pense que c’est très important de les rassurer, de ne pas rajouter une couche à leur stress en mettant une pression sur leur productivité. Chacun donne ce qu’il est en mesure de donner pendant la période, même si ce n’est que 2 ou 3 heures par jour. Avoir cette souplesse évite que certains collaborateurs se déclarent dans l’impossibilité totale de travailler. Cette approche me semble importante également pour assurer l’engagement des collaborateurs au moment de la reprise ! ».Responsable relation commerciale marché d’affaires, Grande entreprise
C’est cette attitude de confiance et de responsabilisation qui nous paraît la plus conseillée en ce moment, pour prévenir les risques psycho-sociaux et veiller au bien-être des salariés pendant le confinement, d’une part, et, comme ce manager a très bien compris, pour anticiper la reprise dans les meilleures conditions, d’autre part. C’est également par la confiance et la responsabilisation que le manager peut réguler une autre source de tension possible, qu’est le niveau de contrôle et de reporting. L’obligation de rendre compte de son activité de manière trop fréquente ou trop détaillée peut être une source de stress inutile pour les collaborateurs. Le manager a tout intérêt à raisonner en termes de reporting « utile » et le plus simple possible. Les modalités de ce reporting pourraient d’ailleurs être coconstruites avec toute l’équipe pour en assurer leur acceptabilité.Les modes de communication au centre de l’attention
Nous l’avons déjà dit, ce sont les modes de communication qui sont à l’origine des tensions les plus spécifiques au fonctionnement en mode virtuel. Quelques conseils permettent de prévenir ou, le cas échéant, réguler ces tensions. Sans surprise, le point principal est de « soigner la communication ». Pour cela, il est fortement conseillé de clarifier le plus tôt possible les normes de communication dans l’équipe (quel type d’information est partagé sur quel média ? Quelles conduites sont préconisées, quelles autres sont proscrites ? Comment s’informer de nos disponibilités… ?) ainsi que le protocole de gestion des conflits. Ces éléments peuvent utilement être débattus au sein du collectif pour s’accorder sur les règles du jeu. Les outils collaboratifs peuvent être de véritables alliés, à condition que tous les collaborateurs y aient accès. Créer un espace qui centralise l’information et la discussion sur des sujets importants permet de tenir tout le monde au courant, de maintenir le lien, en réduisant le risque de passer à côté d’une information essentielle donnée dans un call ou dans un mail[3]. Certains managers témoignent actuellement de la pertinence des nouveaux usages de communication sur ces outils (liker, commenter, utiliser des emojis) pour enrichir les échanges et contribuer à entretenir le collectif. Autrement dit ces outils permettent de pallier le manque de feedback informel constaté dans les équipes virtuelles. Au-delà des sujets importants pour toute l’équipe, la possibilité de créer des espaces réservés à des groupes de collaborateurs (sans la participation du manager) est également conseillée. Ainsi, une certaine confidentialité des échanges est possible, ce qui permet in fine de reproduire les différents espaces de communication possibles dans la configuration habituelle du travail de l’équipe.Une gestion des conflits incontournable
Si toutefois les tensions se transforment en conflits, quelle stratégie adopter pour les gérer ? Des études[4] ont démontré que dans les équipes virtuelles, la probabilité que les acteurs emploient une approche dite non-coopérative (soit d’évitement, soit d’autorité) est plus forte que dans les équipes travaillant en face-à-face. Si ces stratégies peuvent être « fonctionnelles » à court terme, elles peuvent, sur la longue durée, provoquer le désengagement des collaborateurs. Les stratégies De quoi s’agit-il ? Point de vigilance L’évitement Ignorer le problème, ne pas tenter de le résoudre. Risque de conflits larvés. Attention à l’impact sur l’autorité du manager si cela devient une habitude L’autorité Imposer sa volonté, sa décision. Peut-être pertinente pour trancher dans l’urgence ou si les conditions d’un compromis ne sont pas réunies. Permet de passer à autre chose mais peut créer des frustrations dans l’équipe si cela devient une habitude. Le compromis Trouver une solution qui satisfasse partiellement les différents acteurs. Permet de dépasser le conflit sans laisser des « gagnants » et des « perdants ». Là encore, en faire une habitude peut générer des frustrations à la longue. L’accommodation Opter pour une solution qui ne vous convient pas pour mettre fin au conflit. Pertinente pour dépasser le conflit quand l’enjeu le permet… …pour autant que cela ne nuit pas à votre autorité. La collaboration Il s’agit de chercher une solution gagnant-gagnant qui convienne à tous. Cela nécessite du temps, de l’écoute active, d’une culture de la coopération au sein de l’équipe. Comme dans les équipes en face-à-face, les stratégies de management des conflits coopératives, qui prennent en compte le collectif comme ressource pour gérer le conflit, (compromis, accommodation, collaboration) seraient plus satisfaisantes que celles d’évitement et d’imposition, à condition qu’il y ait un minimum de confiance préalable dans l’équipe. Enfin, la prévention des conflits ne doit par ailleurs pas empêcher l’expression des différences dans le travail d’équipe, au risque de créer des faux consensus (et de vraies impositions). Il existe ainsi différentes méthodes (controverse constructive, etc) qui favorisent l’expression des divergences avant de favoriser la convergence des points de vue[5]. Mais certaines études mettent en évidence l’importance d’adapter la stratégie de management du conflit au type d’activité de l’équipe et à la technologie utilisée. La confrontation des points de vue est par exemple particulièrement nécessaire dans les activités cognitives.En synthèse
Dans leurs efforts d’épauler et équiper les managers pour adapter leurs pratiques à cette transition brutale et inédite, les entreprises multiplient les actions : accélération du déploiement d’outils collaboratifs dernier cri, formalisation de kits (management à distance et télétravail) ou de notes de cadrage concernant l’organisation du travail, accès à des mini-formations à distance… Il ne serait pas inutile d’y injecter un volet de formation à la gestion des conflits. Plus largement, la virtualisation soudaine des collectifs de travail est un choc auquel beaucoup sont confrontés aujourd’hui. Elle peut être révélatrice de points forts ou de failles existantes dans le fonctionnement des équipes ou les pratiques managériales. Elle peut aussi être une formidable occasion d’expérimenter de nouveaux modes d’interaction qui seraient le ferment des transformations à venir. [1] Pour aller plus loin :- Kahlow, J., Klecka, H., & Ruppel, E. (2020). "What the differences in conflict between online and face-to-face work groups mean for hybrid groups: A state-of-the-art review". Review of Communication Research, 8, 51-77. Texte disponible à l’adresse suivante : https://www.researchgate.net/publication/339374603_What_the_Differences_in_Conflict_between_Online_and_Face-to-Face_Work_Groups_Mean_for_Hybrid_Groups_A_State-of-the-Art_Review.
- Martínez-Moreno, E., Zornoza, A., González-Navarro, P., & Thompson, L. F. (2012). "Investigating face-to-face and virtual teamwork over time: when does early task conflict trigger relationship conflict?". Group Dynamics: Theory, Research, and Practice, 16(3), 159–171.
- Paul, S., Samarah, I. M., Seetharaman, P., & Mykytyn, P. P. (2004). "An empirical investigation of collaborative conflict management style in group support system-based global virtual teams", Journal of Management Information Systems, 21(3), 185-222.
- Yu, C.-P., & Kuo, F.-Y. (2012). "Investigating the development of work-oriented groups in an e-learning environment", Journal of Educational Technology & Society, 15(3), 164–175
Les enjeux de la GRH internationale
Quel avenir pour l’entretien annuel ?
POURQUOI SE POSE-T-ON LA QUESTION DE REVISITER LES EAA ?
Parmi les raisons avancées, on trouve : • L’EAA est lourd et chronophage : notamment pour des managers ayant plus de 7 collaborateurs directs, la période des EAA est intense et doit se réaliser dans un temps toujours plus court. • Le lien entre l’évaluation et la rémunération peut biaiser les échanges et nuire à la qualité du feedback donné. • L’annualisation des objectifs pour tous est inadaptée aux réalités des différents métiers et au rythme accéléré des changements opérationnels ou organisationnels. • Les nouvelles manières de travailler (« New Ways of Working » évoqués plus loin dans ce QdN) prétendent casser les codes hiérarchiques symbolisés entre autres par l’EAA. • Les solutions technologiques ont ouvert la voie à l’évaluation « online » et offrent de plus en plus de souplesse et de possibilités dans la manière de structurer, de formaliser et de partager le feedback et l’évaluation.LES TENDANCES QUE NOUS OBSERVONS
Les entreprises jouent – chacunes à leur manière – sur les registres suivants pour adapter et enrichir le processus d’évaluation : • L’objet de(s) entretien(s) : à la place d’un entretien annuel unique traitant de plusieurs sujets, certaines distinguent des entretiens centrés sur la performance et des entretiens centrés sur le développement. • La temporalité, la nature et la transparence des objectifs : chaque objectif peut avoir une temporalité différente. Les objectifs peuvent être individuels et/ou collectifs. Certaines entreprises encouragent (sans l’obliger) la transparence des objectifs pour favoriser la coopération et contribuer à l’alignement avec les enjeux de l’entreprise. • La fréquence des échanges : on encourage ou instaure des « one to one » réguliers (mensuels, trimestriels ou au fil de l’eau) entre manager et managé. Cela n’empêche pas le maintien d’un entretien annuel de synthèse, selon les cas, mais reposant sur des informations captées tout au long de l’année. • La multiplication des acteurs : on ouvre la possibilité d’associer un plus grand nombre d’acteurs à l’évaluation de chacun. • L’évolution des outils : des applications conçues pour favoriser l’expérience utilisateur permettent de capter et tracer l’ensemble des éléments au fil de l’année de manière simple. • La notation et le lien à la rémunération : certaines entreprises suppriment la pratique d’une note de synthèse globale sur la performance de chacun. D’autres évitent cela pour ne pas introduire une perception d’inéquité en ce qui concerne les décisions de rémunération. Dans certains cas, le processus évolue sans modification de la fréquence des décisions de rémunération qui reste annuelle. D’autres repensent également leur politique de rémunération pour y renforcer la dimension collective ou ouvrir la possibilité de primes individuelles tout au long de l’année. Ainsi, faire évoluer ne veut pas nécessairement dire remplacer. Si tout cela permet d’améliorer le management de la performance, il est aussi essentiel de tracer les informations indispensables à de nombreuses décisions en matière de GRH et pas les moindres : rémunérations, sanctions, promotions et gestion de carrière. C’est répondre à la fois à l’enjeu de la sécurisation juridique ainsi qu’à l’enjeu de l’équité managériale.LA QUALITÉ DU DIALOGUE AVANT TOUT
Au-delà de ce besoin de formaliser, ce qui se joue dans un processus d’évaluation réussi, c’est avant tout la qualité du DIALOGUE. La communication directe entre hiérarchie et salarié sur les réussites et les difficultés, les compétences mises en oeuvre, les points forts et les points à améliorer reste un exercice fondamental pour soutenir les collaborateurs dans l’action et les développer dans le temps (nouvel impératif catégorique de la GRH). Or, parler compétences, progrès, apprentissages reste difficile, cela ne s’improvise pas. L’entreprise doit être exigeante envers les managers tout en les accompagnant de manière à renforcer leurs capacités dans ce domaine. En résumé, on peut effectivement reconnaître le besoin de faire évoluer le processus de management de la performance en veillant néanmoins à ne pas « jeter le bébé avec l’eau du bain » des composants essentiels.Changer l’organisation autrement
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Événements
De l’entretien annuel au management continu de la performance
Webinar animé par Aine O'DONNELL
La mort annoncée de l’entretien annuel dans un passé récent n’a visiblement pas eu lieu dans la grande majorité des entreprises. Cependant, un mouvement s’est effectivement amorcé pour inscrire ce moment clé du cycle managérial et RH dans une démarche de management plus continue de la performance. Pour relever le défi d’une agilité croissante des organisations d’une part et d’un appui plus régulier au développement des collaborateurs d’autre part, les entreprises agissent sur des leviers de processus, d’outils, de culture, de posture managériale… Quel est le champ des possibles en la matière ? Quels retours d’expérience des entreprises pionnières ?
Développement du management – quelles nouvelles du front ?
Rencontre adhérent animée par Aine O'DONNELL
Dans un environnement en mutation la qualité du management est un levier incontournable pour concilier performance de l’entreprise et qualité de vie au travail des collaborateurs. Avant la crise sanitaire et l’émergence du mode de travail hybride, bien des entreprises avaient déjà entamé des démarches de transformation de leur culture managériale. La crise a pu jouer un rôle de révélateur de l’enjeu du management ou d’accélérateur de la transformation des pratiques.
- Quels retours d’expérience sur les dispositifs mis en place pour accompagner ces évolutions ?
- Quelles réorientations pérennes ont-elles été effectuées à cause de la pandémie ?
- Quels leviers ont-ils fait leur preuve ?
- Lesquels restent encore au banc d’essai ?…
Manager en mode hybride : les clés pour réussir
Webinar animé par Aine O'DONNELL
Cela fait plusieurs mois que la transition vers le mode de travail hybride est en marche. Pour les managers cela représente des défis à relever sur plusieurs registres : comment poser le cadre de ce mode de travail en faisant la part des choses entre les habitudes créées par la crise et un mode de fonctionnement pérenne pour l’entreprise comme pour les collaborateurs ? Comment organiser l’articulation entre présentiel et distanciel ? Comment concilier les souhaits individuels et le bon fonctionnement du collectif ? Quelles pratiques managériales sont incontournables dans ce mode de travail ? Comment accompagner les managers pour adapter leurs pratiques ?
Quelle politique d’engagement en 2022 ?
Rencontre adhérent animée par Solène DE MARGERIE, Aine O'DONNELL
Selon plusieurs études, l’engagement des collaborateurs est une des 3 grandes priorités des DRH pour les prochaines années. Si beaucoup d’entreprises valorisent l’engagement sans faille de leurs équipes pour traverser la crise que nous connaissons depuis maintenant 18 mois, beaucoup s’interrogent sur son impact sur l’engagement des équipes à plus long terme. Engagement, Expérience collaborateur, QVT, marque employeur, fidélisation … au-delà des mots et alors que les contours du travail en mode hybride se dessinent, plusieurs questions et défis se posent :
Quels impacts d’un travail en mode hybride sur l’engagement des collaborateurs ?
Comment construire une politique qui réponde à la culture et au contexte économique de votre entreprise (développement, restructuration, …) ?
Quelle démarche privilégier ? Par où commencer ? Quels écueils éviter ?
Comment accompagner les acteurs (managers, collaborateurs, organisations syndicales, …) ?
Managers de proximité – Connaître et reconnaitre leur travail à l’aune de la crise
Événement Smart Factory animé par Fanny BARBIER, Aine O'DONNELL
A l’occasion de la parution d’une étude d’Entreprise et Personnel sur le manager de proximité et d’un numéro de la revue Sociologies Pratiques sur le même sujet, nous avons le plaisir de vous inviter à une rencontre-débat le 30 novembre prochain autour des thématiques suivantes :
- Qu’est-ce qu’un manager de proximité de nos jours ?
- Quelles compétences sont attendues d’eux ?
- Comment leur permettre de bien jouer leur rôle ?
Invités :
Marie Benedetto-Meyer
Maitre de conférence en Sociologie à l’Université de Technologie de Troyes
Nathalie Hugot
Chercheure associée au Centre Maurice Halbwachs et sociologue à l’APEC
Pascal Ughetto
Professeur de sociologie à l’université Paris-Est Marne-la-Vallée, chercheur au laboratoire Techniques Territoires Sociétés
- Un événement soutenu par la Maison des Sciences de l’Homme
(Paris-Saclay) et l’Association Pour la Sociologie de l’Entreprise.
Redynamiser le collectif de travail post-crise en milieu industriel
Événement Smart Factory animé par Aine O'DONNELL, Frédéric GUZY
Bien qu’encore incertaine, la perspective d’une fin de la pandémie invite à anticiper le contexte du travail d’après crise.
En milieu industriel, les collaborateurs ont pu vivre des situations très différentes entre ceux qui n’ont jamais cessé de venir sur site et ceux travaillant pour l’essentiel à distance. Par ailleurs, les choix des entreprises par rapport à la pérennisation du télétravail ou la flexibilité des horaires soulèveront des questions d’ordre social à prendre en compte.
- En quoi cette période a-t-elle fait évoluer les relations au sein de l’entreprise – interindividuelles, collectives, horizontales ou verticales ?
- En quoi les politiques de télétravail vont-elles reconfigurer ces relations dans la durée ?
- Comment répondre à l’enjeu d’équité qui peut en découler ?
- Comment renouer et réénergiser les relations collectives dans une dynamique adaptée à la nouvelle donne ?
- Quelle adaptation des espaces de travail pour contribuer à cette dynamique ?
Nous vous invitons à partager entre RH autour de ces questions lors d’une rencontre (gratuite) et à distance.
La rencontre sera animée par Entreprise&Personnel : Frédéric Guzy, Directeur Général et Aine O’Donnell, Directrice de projets.
Avec la participation de Sandrine Fischer, Directrice des ressources humaines, Lilly Fegersheim.
Travail et management hybride : comment anticiper le « nouveau normal » ?
Rencontre adhérent animée par Aine O'DONNELL, Stéphanie KISELMAN
Imposé par la crise sanitaire, l’essor du travail à distance est considéré aujourd’hui comme une transformation structurelle, pour laquelle il n’y aura pas de retour en arrière.
Ainsi, nous cheminons vers un après-crise articulant travail sur site et travail à distance, autrement dit des configurations de travail hybride.
Comment anticiper ce « futur du travail » ou « nouveau normal » ?
- Comment répondre aux questions organisationnelles que cela va poser ?
- Comment concilier au plus juste les besoins et enjeux de l’entreprise, du collectif et les souhaits individuels ?
- Comment accompagner managers et collaborateurs ?
De l’entretien annuel au management continu de la performance
Action Lab animé par Aine O'DONNELL, Lionel SFAR
L’entretien annuel d’évaluation a fait l’objet d’un débat appuyé ces dernières années tant à propos de son utilité, que de son efficacité ou encore de sa pertinence dans un contexte d’évolution majeure des enjeux et modes de fonctionnement des entreprises.
Certaines entreprises ont effectivement fait évoluer leurs dispositifs pour passer d’un processus centré sur l’évaluation d’une contribution, à un processus d’accompagnement du collaborateur tout au long de l’année pour créer les conditions de sa performance et de son développement.
Les bouleversements de la crise sanitaire tendraient à donner raison aux entreprises qui associent à leur l’entretien annuel un processus de management continu de la performance permettant d’ajuster les objectifs et les actions de soutien au fil de l’eau, en favorisant une posture proactive du collaborateur et de soutien de la part du manager.
Quels sont les différents scénarios possibles pour revisiter votre dispositif ? Sur quels outils pouvez-vous vous s’appuyer ? Quelles démarches privilégier pour réussir cette transformation ?…
Cet Action-Lab a pour but de vous éclairer sur le champ des possibles et de vous outiller pour concevoir et mettre en place une démarche de renouvellement du dispositif d’entretien annuel de votre entreprise.
Evolution des pratiques managériales après un an de crise sanitaire
Webinar animé par Frédéric GUZY, Aine O'DONNELL
L’anniversaire du démarrage du premier confinement nous parait un moment opportun pour faire un arrêt sur image concernant les managers intermédiaires, population sur laquelle les entreprises comptent beaucoup pour accompagner les équipes et assurer la continuité de l’activité.
Dans un premier temps il s’est notamment agit d’assurer une proximité avec les équipes tout en adaptant ses pratiques managériales à la distance. Ensuite est venue l’organisation et accompagnement des retours partiels sur site, et ces derniers mois le management dans l’incertitude avec une certaine lassitude des équipes tant le bout du tunnel s’éloigne.
Aujourd’hui l’enjeu se pose en termes d’engagement des équipes, comme des managers eux-mêmes ? Comment les entreprises ont-elles accompagnées ces derniers pour relever les défis tout au long de cette dernière année ? Comment peuvent-elles les aider aujourd’hui à se projeter sereinement sur la suite ?
CLUB Talents
Club professionnel animé par Aine O'DONNELL, Laurent GUILMAIN
Réservé aux Directeur(trices) et Responsables de la Gestion des Talents de nos entreprises Adhérentes, le Club Talents EP se veut :
- Un lieu de rencontre et d’échanges autour des enjeux et des défis liés à la gestion des talents aujourd’hui
- Un espace de partage d’expérience autour de pratiques et problématiques concrètes en matière de Talent Management
- Un réseau de professionnels du domaine avec qui discuter et co-construire
Le Club Talents EP, c’est :
- 4 rencontres par an
- Des thématiques et sujets abordés décidés par les membres du Club.
- Une animation par des intervenants EP spécialisés en Talent Management
- Un des avantages de l’adhésion à EP
Votre participation au club talent sera validée en fonction du nombre de places disponibles.
Comment manager en situation hybride ?
Atelier animé par Frédéric GUZY, Aine O'DONNELL
- Atelier interentreprises, destiné aux managers d’équipe travaillant aujourd’hui en mode hybride
- Dispositif pouvant être adapté à des groupes de managers intra-entreprise à la demande
Avec la crise sanitaire, les managers se trouvent à animer des organisations avec une partie de leur équipe sur site et une partie en télétravail. Après une mise en situation rapide sans apprentissage et sans prise de recul, les voilà face à une situation durable qui impose de repenser les modalités d’animation des équipes.
Parmi les questions pratiques auxquelles nous répondrons avec vous :
- Comment créer les conditions de la performance de votre équipe dans cette configuration, sans vous épuiser à la tâche ?
- Comment permettre l’articulation des activités et la collaboration entre les membres de votre équipe ?
- Comment organiser des réunions hybrides ?
- Quelles pratiques sont à privilégier et celles à éviter ?
Nous ciblerons vos problématiques et contextes spécifiques
Un entretien individuel sera programmé avec chaque participant en amont de la première séance (début décembre) pour mieux comprendre vos contextes d’entreprise et enjeux managériaux.
Puis nous travaillerons lors de 2 séances collectives d’1h30 en distanciel qui vous permettront de connaître les pratiques qui fonctionnent dans d’autres entreprises et vous apporter des réponses concrètes à vos questions.
Le calendrier définitif sera mis en place avec les participants.
Comment capitaliser sur la crise pour accélérer le développement managérial ?
Atelier animé par Laurence DE RE-VANNIÈRE, Aine O'DONNELL
- Destiné aux DRH, Responsables développement et culture managériale, Change managers
- Atelier opérationnel pour optimiser l’accompagnement managérial des prochains mois
- 2 à 3 séances en distanciel, en interentreprises et experts E&P
Les managers se sont soudainement retrouvés dans des configurations de travail inédites et ont fait face, selon des modalités revisitées et diverses. La période traversée s’est parfois avérée révélatrice d’accélération dans l’adoption de nouvelles façons de manager, mais aussi d’écarts dans les pratiques et les comportements avec le besoin d’un soutien important des managers.
Dans tous les cas, capitaliser sur des progrès et les ancrer ne coulent pas de source. Et pour la phase à venir, les problématiques managériales ne manquent pas : comment reconstruire les collectifs dans des configurations mixant présentiel et distanciel et évolutives ? Comment prévenir l’épuisement professionnel de certains et en inciter d’autres à se remettre au travail ? Comment retrouver de la productivité dans un contexte sanitaire qui reste compliqué ? Etc.
Le développement, voire la transformation managériale (re-)viennent ainsi à l’agenda stratégique de nombreux DRH, sous un prisme nouveau et avec une large palette de besoins à accompagner.
Nous répondrons avec vous aux questions pratiques suivantes
- Quels accompagnements managériaux ont été déployés avec quels retours d’expérience ?
- Comment concrètement capitaliser avec les managers sur la période traversée ? Comment les soutenir dans une démarche de capitalisation avec leurs propres équipes ?
- Quelles sont les actions incontournables à mettre en place pour cette seconde phase pour soutenir efficacement les managers ? Selon quelles modalités ?
Nous ciblerons vos problématiques et contextes spécifiques
Nous échangerons ensemble avant la première séance lors d’un entretien individuel pour mieux comprendre vos contextes d’entreprise et enjeux managériaux. Puis nous travaillerons lors de 2 réunions collectives d’1h30 à 2h en distanciel, préparées par E&P et faisant l’objet d’une capitalisation.
Vos livrables
E&P vous aidera à concevoir l’ossature d’un plan d’accompagnement pour capitaliser avec les managers et les aider à le faire avec leurs équipes, et pour identifier les actions indispensables du développement managérial du second semestre.
L’animation sera réalisée par Laurence De Ré-Vannière et Aine O’Donnell. La 1ère séance se déroulera dès la seconde quinzaine de juin, le calendrier sera déterminé en commun avec les membres du groupe.
Contribution financière à l’atelier
Le tarif pour les adhérents d’E&P est de 1 000€ H.T., comprenant un entretien en amont, la participation aux 2 séances de travail alimentées par les apports des experts d’E&P, la production des livrables
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